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Comment accompagner les personnes présentant un trouble du développement intellectuel (TDI) ?

16 décembre 2025 par
sageora

Le trouble du développement intellectuel (TDI) est un trouble neurodéveloppemental qui concerne les capacités de raisonnement, d’abstraction et d’adaptation au quotidien. Longtemps abordé sous l’angle des déficits, il est aujourd’hui reconnu comme une condition nécessitant un accompagnement respectueux, individualisé et centré sur la personne.

Dans cet article, nous faisons le point sur les bonnes pratiques d’accompagnement, en nous appuyant sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS), les stratégies nationales et les principes fondamentaux des droits des personnes.

Le trouble du développement intellectuel : une condition, pas une maladie

Il est essentiel de rappeler que le TDI n’est pas une maladie, mais une condition neurodéveloppementale.

Les difficultés peuvent concerner :

  • le raisonnement,

  • l’abstraction,

  • la compréhension,

  • l’adaptation aux situations de la vie quotidienne.

👉 On parle de personne présentant un trouble du développement intellectuel, et non de “personne TDI”.

Cette précision terminologique est fondamentale : la personne passe avant le trouble.

Une approche centrée sur la personne et son potentiel

L’accompagnement des personnes présentant un TDI repose sur une vision globale, évolutive et personnalisée.

Le potentiel d’une personne n’est ni figé ni définitif : il peut se développer dans un environnement adapté, bienveillant et stimulant.

Le rôle des évaluations fonctionnelles

Les évaluations fonctionnelles ne servent pas à étiqueter ou limiter, mais à :

  • comprendre les besoins réels,

  • identifier les compétences,

  • ajuster les aides et les soutiens.

Elles doivent être réalisées régulièrement, en lien avec la personne, sa famille et les professionnels.

L’autodétermination : un pilier fondamental

L’autodétermination est un droit fondamental.

Elle consiste à permettre à chaque personne de :

  • faire des choix,

  • prendre des décisions concernant sa propre vie,

  • exprimer ses préférences et ses aspirations.

Cela implique de créer des occasions de choix, d’accompagner la prise de décision et d’accepter que l’erreur fasse partie de l’apprentissage.

La dignité du risque

Accompagner sans surprotéger, c’est aussi reconnaître la dignité du risque :

laisser la personne expérimenter, essayer, parfois échouer, pour mieux apprendre et se construire.

Communiquer autrement : reconnaître la diversité des modes de communication

Toutes les personnes ne communiquent pas par la parole.

Il est essentiel de reconnaître et d’utiliser des outils adaptés, regroupés sous le terme de communication alternative et augmentée (CAA) :

  • pictogrammes,

  • gestes et signes,

  • outils numériques,

  • supports visuels,

  • FALC (Facile à Lire et à Comprendre).

Ces outils doivent être utilisés de manière cohérente par l’ensemble de l’entourage : famille, professionnels, partenaires.

Développer les habiletés sociales pour favoriser l’inclusion

Les règles sociales, les interactions et les codes implicites ne sont pas innés.

Ils peuvent et doivent être enseignés explicitement, à travers :

  • des mises en situation,

  • des jeux de rôle,

  • des scénarios sociaux,

  • des apprentissages en contexte réel.

Ces apprentissages favorisent l’inclusion sociale, scolaire et professionnelle.

Des apprentissages concrets et fonctionnels

Pour être efficaces, les apprentissages doivent :

  • partir des centres d’intérêt de la personne,

  • être structurés,

  • avoir une utilité concrète dans la vie quotidienne.

Structurer pour mieux apprendre

Les recommandations insistent sur :

  • la décomposition des tâches complexes en étapes simples,

  • l’utilisation de supports visuels,

  • l’organisation du temps et de l’espace,

  • la réduction des sources de distraction.

L’objectif est de rendre chaque apprentissage accessible, compréhensible et réutilisable.

L’importance du travail en réseau

Un accompagnement de qualité repose sur une collaboration étroite entre :

  • la personne concernée,

  • la famille (experte du quotidien),

  • les professionnels,

  • l’école, l’entreprise, les lieux de loisirs.

La coordination et le partage d’informations, dans le respect de la confidentialité, sont essentiels pour garantir la cohérence du parcours.

Soutenir les familles et les aidants

Les aidants jouent un rôle central, mais peuvent être exposés à l’épuisement.

Les recommandations soulignent l’importance de :

  • reconnaître leurs besoins,

  • leur donner accès à l’information,

  • proposer des solutions de répit,

  • favoriser les groupes de parole et le soutien.

Prendre soin des aidants, c’est aussi améliorer la qualité de l’accompagnement.

Vers une société plus inclusive

Au-delà des méthodes et des dispositifs, accompagner les personnes présentant un TDI, c’est adopter une vision profondément humaine :

  • valoriser les capacités,

  • soutenir le pouvoir d’agir,

  • adapter la communication,

  • construire des environnements inclusifs.

L’objectif final est de permettre à chaque personne, quelles que soient ses difficultés, de développer son potentiel et de participer pleinement à la vie sociale, selon ses propres choix.


👉 Pour aller plus loin, une fiche synthèse gratuite est disponible sur Sageora afin de compléter cet article et faciliter la compréhension des enjeux liés au trouble du développement intellectuel.

L’abonnement Sageora permet également d’accéder à l’ensemble des formations, guides et ressources approfondies dédiées à la compréhension et à l’accompagnement du handicap.